Elle est une habituée des podiums et a posé pour les plus grandes maisons (entre autre Chanel, Dior, Prada et Alexander Wang). À 29 ans, le CV d’Hanne Gaby Odiele impressionne. Mais sa plus grande réussite n’a rien à voir avec la mode.
Dans une interview avec USA Today, la mannequin belge a avoué être “fière d’être une personne intersexe”. Une confidence qu' elle n’avait jamais ouvertement faite auparavant. "J'ai atteint un moment de ma vie où je sens que je suis prête à partager cette importante part de ma personnalité", a-t-elle dit avant d'ajouter : "il est temps pour les personnes intersexes de sortir de l'ombre, d'affirmer notre statut, de laisser la honte derrière nous et de nous exprimer".
Vous pouvez être qui vous voulez, ce que vous voulez, soyez juste vous.
Hanne Gaby Odiele est ainsi l’une des premières célébrités à prendre la parole sur le sujet. Sur son compte Instagram, elle s’est également exprimée dans une vidéo poignante : “Vous pouvez être qui vous voulez, ce que vous voulez, soyez juste vous”.
Des opérations irréversibles et non consenties
L’intersexualité désigne une personne née avec des organes génitaux ou des chromosomes ne correspondant pas à la traditionnelle binarité homme/femme. Si cette particularité génétique reste encore largement méconnue, elle toucherait tout de même jusqu’à 2% de la population mondiale. Lorsqu’un enfant est diagnostiqué intersexe, les médecins décident généralement d’orienter la personne vers un genre ou un autre.
C’est le cas d’Hanne Gaby Odiele. À l’âge de 10 ans, elle subit de lourdes interventions chirurgicales pour retirer ses testicules. Une opération importante aux yeux de ses parents, à qui les médecins auraient dit qu’elle pourrait “développer un cancer” si elle n’était pas opérée.
Ces interventions ont fait plus de mal que de bien.
À l’âge de 18 ans, le mannequin belge décide de subir une opération de reconstruction vaginale. Une nouvelle opération douloureuse et traumatisante qui l’affecte encore aujourd’hui. “Comme la majorité des enfants hermaphrodites, j'ai subi des opérations irréversibles, non consenties et inutiles. Ces interventions ont fait plus de mal que de bien", a-t-elle confié sur sa page Instagram.
Une volonté de briser le tabou autour de l’intersexualité
Si la jeune femme a souffert dans le passé, elle se dit aujourd’hui “fière d’être intersexe mais très en colère que ces chirurgies se produisent toujours. Ce n'est pas un si gros problème d'être intersexuée. C’est ce qu’ils m’ont fait qui m’a traumatisée”. Devenue porte-parole de l'association InterACT Advocates for Intersex Youth, elle souhaite faire prendre conscience au corps médical et aux parents que les opérations chirurgicales sont souvent peu consensuelles. Son objectif : lutter pour laisser aux enfants le choix de se faire opérer ou non.