Vous vous êtes remise au sport, et vous vous tenez à faire vos séances hebdomadaires. Mais à chaque fois, c'est la même rengaine : vous ne parvenez pas à exécuter complètement l'exercice de la planche, à finir une série de squats ou votre séance de yoga. Votre cerveau vous dit "stop" et vous fait abandonner avant la fin de l'entraînement.
Un manque d'endurance mentale qui vient impacter votre motivation et votre confiance, vous poussant parfois à vous demander si vous ne feriez pas mieux d'arrêter votre routine sportive. Mais heureusement, il est possible de continuer à pratiquer malgré les difficultés, grâce à quelques astuces simples.
C'est ce qu'expliquent deux expert.es du sujet, au média Well and Good.
Ce qu’il se passe dans le cerveau quand on fait du sport
Pour continuer à s’entraîner lorsque notre cerveau nous dit “non”, il convient d’abord de comprendre comment ce dernier réagit et se comporte lorsque nous faisons du sport.
"Je suis en train de faire une séance d'entraînement... mon corps signale à mon système nerveux sympathique qu'il doit se mettre en état de fuite, d'évasion ou d'immobilisation. Je dois donc immédiatement prendre une décision sur la façon dont je veux réagir”, commence Chelsea Wooding, professeur en sciences du sport, à Well and Good.
"C'est votre cerveau qui fait ce qu'il doit faire pour vous éloigner du danger. Tout ce que votre cerveau essaie de faire, c'est de vous protéger et de vous maintenir en vie", reprend-elle. Lors d’un entraînement, vous mettez votre corps en difficulté. Ce n’est plus le cortex préfrontal, regroupant l’ensemble des fonctions motrices, exécutives et cognitives comme la résolution de problèmes et la prise de décision, qui dirige. Ainsi, il est plus difficile de continuer à s’entraîner, alors que votre cerveau panique et vous croit en danger.
Pendant le sport, les informations envoyées au cerveau passent d’abord par le système limbique, siège des émotions, avant de se diriger vers le lobe préfrontal. Un système limbique où naissent nos réactions instinctives comme l'abandon, alors qu’un exercice devient trop difficile. “Les pensées automatiques sont celles que vous n'aviez pas l'intention d'avoir, elles se manifestent tout simplement. L'exercice, de par sa nature, vous sort de l'homéostasie" et déclenche une réaction de fuite, explique Chelsea Wooding.
Comment développer son endurance mentale ?
Mais il est possible de travailler son endurance mentale. Première étape : déchiffrez votre inconfort et distinguez-le de la douleur.
“Il y a des moments où votre cerveau vous dit d’arrêter parce que vous vous entraînez trop ou que vous risquez de vous épuiser ou de vous blesser – vous devez écouter cela”, reprend la spécialiste. Demandez-vous si c’est une douleur normale : “cela fait partie de l’entraînement et c’est la fatigue à laquelle on s’attend ou est-ce que c’est une mauvaise douleur où mon corps me dit que quelque chose ne va pas ?”.
Deuxième outil : demandez-vous si c'est la fatigue, votre moral ou votre cerveau qui veut arrêter : "réfléchissez à la raison pour laquelle votre cerveau dit qu’il n’a pas envie de faire cette série supplémentaire de pompes”. Ensuite, pensez à ce qui vous a poussé à vous entraîner et préparez-vous en amont : “avant de commencer une séance d’entraînement, je me prépare mentalement pour la durée de l’entraînement afin de ne pas me heurter à ce mur mental”, propose de son côté le professeur de musculation et de boxe Rad Lopez.
Autre conseil : respirez, afin de ralentir votre système nerveux et de détourner votre attention. “Se concentrer sur votre respiration peut être une belle ancre, car cela vous donne quelque chose sur lequel porter votre attention”, reprend l’experte. Et continuez d'essayer, tout en restant indulgent.e. "Le fait de savoir que nous avons réussi des exercices difficiles nous donne le regain de confiance dont nous avons besoin lorsque nous sommes confrontés à des situations qui nous sortent de notre zone de confort", conclut l'expert Rad Lopez.