Maria Grazia Chiuri poursuit son exploration historique de la mode, après une collection haute couture printemps-été 2025 qui trouvait son souffle dans la réinterprétation de la ligne Trapèze imaginée par Yves Saint Laurent pour Dior en 1958.
Cette fois-ci, la couturière s'est penchée sur l’ère Gianfranco Ferré (1989-1996), dont elle a confronté les jeux de volumes à la simplicité d’une chemise blanche. Mais aussi sur l’époque John Galliano, qui a opéré à la tête de la maison de 1996 à 2011. Pour rappel, il avait été congédié par le groupe LVMH après avoir proféré des injures antisémites dans un café parisien.
Une pièce culte
Du passage de ce sulfureux créateur, Maria Grazia Chiuri a exhumé une icône : le T-shirt J’adore Dior. Sanglé sous un corset, glissé sous un boléro en fourrure blanc et noir ou embelli de dentelle, il était de toutes les silhouettes ou presque.
Un drôle d’anachronisme, puisque l’automne-hiver 2025-2026 de Dior revendiquait comme inspiration Orlando, personnage de l’écrivaine britannique Virginia Woolf qui évolue notamment pendant l’ère élisabéthaine. Alors au XVIe siècle, Maria Grazia Chiuri a emprunté les jabots généreux, les fraises théâtrales et une forme de romantisme en noir et blanc.
Le temps présent, lui, se retrouvait dans la liberté de mouvement qu’accordent les créations de Maria Grazia Chiuri à celles qui les portent. Les mannequins, chaussées de souliers à boucles, avançaient à grandes enjambées, leurs sacs à main D-Journey ou Saddle en bandoulière, comme le carquois d’une archère. Des héroïnes modernes, prêtes à venir à bout de tous les obstacles qu’elles pourraient croiser sur leur chemin.