Idit Shamir, consule générale israélienne à Toronto, a partagé ce mardi 14 novembre sur X, anciennement Twitter, la "tragique nouvelle". L'activiste pacifiste canado-israélienne Vivian Silver, jusqu'alors présumée otage comme environ 240 personnes enlevées et conduites de force à Gaza samedi 7 octobre, a été assassinée par le Hamas ce jour-là, chez elle, au kibboutz Be’eri, où plus de 10% de la population a été massacrée.
Son fils, Yonatan Zeigen, a confirmé son décès lundi 13 novembre, relaie Radio-Canada, indiquant que les restes de la femme qui avait 74 ans ont été retrouvés il y a quelques jours et viennent d'être identifiés, cinq semaines après l'attaque perpétrée par les terroristes.
"Femme de paix", "amoureuse des gens"
"Le Canada pleure sa perte", écrit aussi sur X Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères, qui rappelle que la victime fut "une militante de longue date pour la paix".
Directrice exécutive et co-fondatrice de l'Institut du Negev - Centre judéo-arabe pour l’égalité, l’émancipation et la coopération, membre du bureau de l’organisation de défense des droits humains B’Tselem, de Road to Recovery ("le chemin de la guérison", en français), du Project Rozana... Vivian Silver avait aussi cofondé en 2014 Women Wage Peace ("Les femmes œuvrent pour la paix" en français), plus grand mouvement pacifiste d'Israël.
Les militantes de cette association perdent "[leur] Vivian, femme de paix" : "Nos cœurs viennent de se briser en morceaux", confient-elles en hébreu et en arabe ce mardi, sur le compte Instagram de l'ONG.
"Nous avons été bouleversées par cette lueur dans ses yeux, cet espoir toujours vibrant, alors qu'à 74 ans, elle en a vu des guerres et des situations qui s'enlisent..." Hanna Assouline
Dans les heures suivant l'attaque du Hamas, les activistes de Women Wage Peace, qui fédère plus de 45 000 membres, racontaient sur ce même réseau social : "Samedi matin [7 octobre 2023, ndlr], Vivian nous a écrit que des terroristes sont entrés dans le kibboutz et chez elle. Elle s’est cachée derrière la porte du placard. Et depuis 11:07, rien. Silence. Pas un seul mot. Vivian a disparu".
Dans cette publication empreinte d'inquiétude, elle décrivait leur sœur de lutte comme une "amoureuse des gens", une "grande croyante dans le chemin de la paix", une "femme déterminée, intelligente, pleine de buts".
Parmi ses multiples combats, "Vivian conduisait les patients de la bande de Gaza vers les hôpitaux en Israël", informent-elles. La septuagénaire avait mis en place des programmes d'aides pour les habitants de Gaza, et notamment, pour les aider à se faire soigner en Israël. Ses engagements avaient été salués et récompensés par de nombreux prix.
Accompagner les Gazaouis malades ou blessés
"Elle se battait pour le mieux-être palestinien, elle accompagnait les Palestiniens malades dans les hôpitaux israéliens qui les soignaient." Antoine Strobel-Dahan