"La fermeté repose sur deux piliers : un bon tonus musculaire, qui agit comme un soutien naturel pour la peau, et les protéines de collagène et d'élastine, qui assurent la résistance et l'élasti­cité cutanée dont la production diminue avec l'âge", résume Valérie Orsoni, coach sportive spécialisée en fitness et nutrition, autrice du site biohacker.fr.

Renforcer ses muscles permet par ailleurs de maintenir une silhouette alerte, un atout esthétique et un précieux passeport contre les douleurs. Mais peut-on réellement lutter contre la fonte musculaire et le relâchement cutané qui s'installent au fil des années ?

Oui ! répondent les professionnel·les et, pour voir de vrais résultats, voici les bonnes habitudes à prendre dès que possible et à installer sur le long terme.

Combiner les activités physiques

Dans les années 20, Nadia Payot, la fondatrice des instituts Payot, avait remarqué que les danseurs présentaient, avec l'âge, une peau plus ferme et tonique au niveau de leur corps que de leur visage. C'est ainsi qu'elle lança le concept de gymnastique faciale pour maintenir la jeunesse des traits. Depuis, des études ont confirmé que la pratique sportive régulière avait un impact positif sur la qualité de peau.

Comment l'expliquer ? "Le muscle comble le volume sous la peau, il la retend de l'intérieur, tandis que l'entraînement active la circulation sanguine et donc l'apport en oxygène et nutri­ments. De plus, il a été montré que le stress mécanique que subissent les tissus pendant une séance de sport stimule la pro­duction de collagène", détaille Valérie Orsoni. Pour obtenir les meilleurs bénéfices, il est important de combiner les pratiques avec, au cœur de l'entraînement, le renforcement musculaire en résistance, avec des élastiques, sur machines en salle ou avec des charges dont on augmente le poids progressivement.

Si on arrive à faire 25 répétitions sans difficulté, c'est que les charges sont trop légères. On y ajoute des exercices au poids du corps, comme le gainage, les pompes...

Le cardio est aussi préconisé, mais pas n'importe comment. "On préfère le HIIT (High Intensity Interval Training, appelé aussi entraînement fractionné de haute intensité, ndlr) ou la randonnée rapide à du running long et intense qui, lui, fragilise la peau et son collagène", souligne la coach.

Le joker tonifiant à ne pas négliger est la natation, sport qui gaine et qui fait travailler le cœur, sans impact sur les articulations ni sur la peau, au contraire, l'eau agissant comme un massage. "Pour être efficace, on peut par exemple adopter ce programme hebdomadaire : deux séances de musculation en résistance et deux séances au poids du corps + quatre séances de cardio modéré (natation, vélo) + tous les jours 15 minutes d'étirements et d'exercices de mobilité, via des exercices de yoga par exemple", propose Valérie Orsoni.

Si on a du mal à trouver seule la motivation, suivre des programmes vidéo de coach est une bonne option, tout comme s'inscrire dans une salle de sport.

Deux nouvelles adresses parisiennes qui font envie : Club Lulu, pour découvrir des cours de yoga, Pilates, barre au sol, danse sur des playlists house et disco (clublulu.paris) ; Blackroc, pour pratiquer boxe et renforcement de façon ultra-personnalisée avec des coachs de haut niveau (blackroc.paris).

Cibler le ventre et les fessiers

Parmi les zones qui souffrent du relâchement, il en est une particulièrement touchée par nos journées passées devant les écrans d'ordinateur : les fesses. On parle même du syndrome de la fesse morte ou d'amnésie des fessiers (gluteal amnesia). Un phénomène qui se produit "lorsque les fessiers deviennent inactifs en raison d'une posture sédentaire pro­longée, par exemple lorsque l'on est resté assis pendant de lon­gues périodes", indique l'ancienne danseuse Céline Roy, dans son nouveau livre 30 jours pour aimer ses jambes (Éd. Flammarion).

Les conséquences d'un fessier amnésique ne se limitent pas à un ramollissement – déprimant – du postérieur, cela "entraîne des déséquilibres musculaires. Cela peut provoquer des douleurs dans le bas du dos, aux hanches ou aux genoux, car d'autres muscles doivent compenser l'inactivité des fessiers", précise-t-elle.

Pour contrer ce phénomène, on adopte les levers de jambes, genou plié, en position quatre pattes, d'abord vers le haut, puis vers le côté. Un exercice que Céline Roy conseille d'intensifier en utilisant un miniloop (bande élastique de résistance).

L'autre zone propice au relâchement, que l'on a tout intérêt à travailler pour éviter les douleurs et conserver une allure gainée, c'est la sangle abdominale, ceinture de soutien naturelle du corps. Pour la renforcer et dessiner la taille, Céline Roy milite pour la méthode du "petit up", un réflexe à prendre à la fin de chaque exercice d'abdos : "Le petit up est fantastique, car il permet de renforcer les abdominaux tout en les allongeant. Des creux se dessinent de chaque côté du nom­bril et redonnent de la féminité à votre ventre et votre taille."

La démonstration est à retrouver en vidéo et en accès libre sur l'application MCR (Méthode Céline Roy). On peut, par exemple, y penser à la fin de chacun de ces mouvements destinés au renforcement des abdos profonds : allongée le dos au sol, en position de table inversée, les genoux légèrement vers soi, on expire en ramenant les bras derrière la tête, puis on tend la jambe droite jusqu'à ce que le genou touche la cheville gauche. On revient à la position de table en inspirant et on recommence avec l'autre jambe. Cinq à huit fois de chaque côté.

Faire le plein de protéines dans l'assiette

Qu'il s'agisse de la structure cutanée ou de la masse musculaire, ce sont les protéines de qualité qui importent, car elles renferment les acides aminés essentiels à la construction des tissus. Au menu, les œufs et leur équilibre idéal en acides aminés, les poissons gras, les viandes et, côté végétal, le tofu ferme, les graines de chanvre et le quinoa.

Les sources végétales seules ne suffisent pas, leurs protéines sont en effet moins bien assimilées et tous les acides aminés essentiels n'y sont pas présents en quantité suffisante. Il est donc primordial de ne pas boycotter les sources animales. La quantité importe aussi. "Il nous faut en moyenne 1,2 g à 1,6 g de protéines par kilo de corps en cas d'activité sportive modérée, or la majorité des femmes n'en consomme pas assez. Il ne faut pas oublier que 100 g de viande ou de poisson n'égalent pas 100 g de protéines. 100 g de bœuf, par exemple, n'apportent que 26 g de protéines. Après 50 ans, on vise au minimum 1,5 g par kilo et on peut même monter jusqu'à 2 g par kilo de protéines par jour si on fait de la musculation ou si on a de l'ostéoporose", martèle Valérie Orsoni.

La raison est simple : avec l'âge, le corps utilise moins facilement les protéines et la construction musculaire décline. Augmenter sa ration permet de compenser cette baisse de régime.

Pour voir où l'on en est, il est particulièrement intéressant de s'équiper d'une balance connectée capable de donner des indications sur la part de masse musculaire, sur la masse osseuse, sur l'âge métabolique... Le dernier modèle de la balance RD-545HR de Tanita (modèle le plus complet, 495,85 €) permet d'avoir également des données sur la qualité musculaire (déterminée par la proportion de tissu contractile – force – par rapport au tissu non-contractile – conjonctif et graisse –, un muscle riche en tissu contractile est plus fort) et la masse musculaire segmentaire (analyse la masse musculaire par zone : haut du corps versus bas du corps, côté droit versus côté gauche).

Se supplémenter en collagène

Protéine la plus abondante du corps, le collagène est devenu incontournable lorsqu'on cherche à entretenir la fermeté. "Utilisé en complément alimentaire, il a prouvé son efficacité pour améliorer l'élasticité de la peau et la récupération mus­culaire", assure Valérie Orsoni. La coach suggère d'en consommer carrément 20g par jour (au minimum de 10 g). On piste les formules aux peptides de collagène ou collagène hydrolysé, qui sont plus facilement assimilées que le collagène natif qui est une grosse molécule (chez Jarmino, Revive, Vital Proteins).

"Une étude publiée en 2017 dans Amino Acids montre que les peptides de collagène sont absorbés sous forme de dipeptides et tripeptides, et qu'ils circulent dans le sang jusqu'à 4 heures après ingestion. Une autre étude parue dans Journal of Agricultural and Food Chemistry en 2019 a identifié la présence de peptides dans le plasma jusqu'à 24 heures après ingestion", poursuit la coach.

Quand on sait que le collagène améliore aussi la santé articulaire et osseuse, il serait dommage de s'en priver. Pour que cette synthèse soit optimale, les cellules ont besoin de vitamine C. "On recommande 1 g par jour, sous forme liposomale (chez Altrient) ou ester (chez Solgar)", note Valérie Orsoni.

Et pour ne pas saboter ce "régime" restructurant, on évite les grands ennemis alimentaires de la fermeté que sont que sont les excès de sucre et d’alcool.

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Opter pour le massage mécanique 

On le sait, le massage améliore la qualité des tissus, parce qu'il draine les liquides et toxines, qu'il oxygène les cellules, optimise leur apport en nutriments et parce que la stimulation a tendance à pousser les fibroblastes à fabriquer du collagène. Cependant, pour que ce dernier bénéfice soit bien réel, cela demande de faire vibrer les tissus.

"C'est possible avec la main, de très bons thérapeutes savent le faire, mais ce n'est pas tenable tout le long d'une séance", observe la masseuse-kinésithérapeute Claire Adeline, fondatrice de La Clinique du Monde. C'est là qu'interviennent les appareils de massage et, notamment, le Cellu M6 de LPG, leader du marché, qui, depuis des années, avance des résultats, publications scientifiques à l'appui. Le concept : une onde mécanique qui active le fibroblaste.

La dernière génération de machine, Cellu M6 Infinity*, pousse plus loin la performance. "Jusqu'à présent, la tête de massage aspirait puis relâchait la peau, un effet on-off régulier tout au long d'une séance. Les nouveaux appareils aspirent la peau, la font vibrer 30 fois par seconde et ne la relâchent pas. C'est ce qu'on appelle les "infinite waves" et ça a un effet encore bien plus fort que précé­demment sur les fibroblastes", constate Claire Adeline, qui utilise le Cellu M6 depuis 2016, à la fois à des fins esthétiques mais aussi en réparation post-chirurgie pour traiter, par exemple, des cicatrices.

Autre innovation, la tête de massage analyse en temps réel les tissus et permet à la praticienne d'ajuster son geste et sa pression pour optimiser les résultats. Ventre, intérieur des cuisses, bras, fesses, toutes ces zones qui se relâchent facilement peuvent visiblement gagner en fermeté. "Généralement, on conseille une phase d'attaque d'environ douze à dix-huit séances, à raison de deux à trois rendez-vous par semaine. Pour un résultat optimal et durable, il est évidemment recommandé de pratiquer en complément une activité physique et de poursuivre des séances en entretien", souligne la kinésithérapeute.

Autre avantage de ce système, des bénéfices sur la détente reconnus. En aucun cas, le traitement ne doit faire mal. "Le praticien doit être délicat, le fibroblaste n'est pas situé très profondément dans la peau, qui n'a donc pas besoin d'être tractée de façon excessive, sinon c'est contre­productif", conclut la spécialiste.

Optimiser les résultats chez le médecin et le chirurgien esthétique ? 

En matière de fermeté du corps, on vise en cabinet médical une amélioration de la qualité de peau, pas une métamorphose. 

"Les résultats restent globalement légers, il faut refaire régulièrement des séances. Le rapport résultat-coût n'est, de mon point de vue, pas idéal", déplore la Dre Anne Grand-Vincent, qui pratique peu d'intervention corps. Parmi les techniques qui donnent les meilleurs résultats, la radiofréquence, qui chauffe la peau (ce n'est pas indolore) pour stimuler les fibroblastes, est la première recommandation. On peut choisir une unique séance tous les 18 mois de Thermage FLX (3 000 € la zone) ou des cures de trois à six séances annuelles de Morpheus 8, machine en vogue qui associe radiofréquence et microneedling pour une double stimulation (500 € la zone et la séance).

Sur des zones comme le ventre ou les fesses, le Emsculpt, qui combine radiofréquence et électrostimulation musculaire, est une bonne option tonifiante, à raison de huit séances (400 € la zone et la séance). Plus invasif, l'Endolift consiste à chauffer les tissus profonds pour les rétracter et créer un effet liftant, via une fibre optique laser insérée sous la peau. Une seule séance suffit, à refaire au bout d'un à trois ans (1 000 € la zone). Si on recherche un avant-après radical, c'est du côté de la chirurgie qu'il faut se tourner. Le ventre est la meilleure indication.

"On peut faire en fonction des cas un minilifting abdominal (lorsqu'il y a eu une césarienne avec un petit excès de peau au-dessus ou si la peau sous le nombril est abîmée) ou une abdominoplastie complète si la peau est plus abîmée ou que la paroi musculaire a aussi besoin d'être renforcée", explique la Dre Marie-Charlotte Dutot, chirurgienne plastique et esthétique. Les liftings des bras et des cuisses sont aussi possibles, mais prudence, la cicatrice est bien visible dès que l'on est en short ou en manches courtes. L'opération est donc à réserver aux cas de peau très relâchée et à discuter longuement avec le chirurgien.

La Dre Marie-Charlotte Dutot insiste sur la meilleure prévention en matière de relâchement du corps : "Faire du sport, protéger sa peau des UV comme pour le visage, et éviter les effets yoyo sur le poids. Les régimes à répétition font beaucoup travailler la peau, mieux vaut un poids stable, même avec quelques kilos en trop, plutôt que de mincir, reprendre, remin­cir..."

De même, une forte perte de poids, passé un certain âge, est déconseillée. Elle risque de laisser des traces, la peau n'ayant plus l'élasticité pour s'adapter aux nouveaux contours. Ne pas oublier que l'autre vrai soutien de la peau après le muscle, c'est le gras.

 Article publié dans le magazine Marie Claire n°872, daté mai 2025

Mannequin Anne Boomgard/Viva Paris. Coiffure Mayu Morimoto/ Artists Unit. Maquillage Asami Kawai/Artists Unit. Manucure Virginie Matala/ Call My Agent. Casting Océane Lucas Casting. Production Anne-Sophie Krissi/Des Rosiers.

* À partir de 20 € les 10 minutes pour une zone traitée ; protocole corps complet "Resculpt & Firm", 105 € les 55 minutes. lpg-group.com