Quentin Bisch, parfumeur. Marc-Antoine Barrois, couturier pour homme. Ce talentueux duo de jeunes créateurs avait produit un premier sillage élégant mystérieusement nommé B683, aux accents cuirés et boisés.

Ganymede, le second opus tout aussi non genré, est encore plus magnétique et attachant. Ganymede est une planète gravitant autour de Jupiter, rocheuse mais gorgée d’océans. Elle fut baptisée ainsi en l’honneur d’un héros de l’Illiade, mortel si séduisant qu’il fut enlevé par Zeus et accéda au rang d’immortel.

C’est aussi désormais un parfum... Imaginez un cuir à mille lieux de l’idée qu’on s’en fait, souple comme un daim, cousu de feuilles de violette poudrées et d’osmanthus caressant, rehaussé d’une touche charnelle de cumin, et aéré par une envolée lumineuse autour de la mandarine acidulée. La chaleureuse immortelle, aux facettes minérales et salées, transporte en balade dans les forêts de pin de landes ou des côtes balayées par des vents.

Sur la peau, ce parfum faussement classique, divinement intriguant, résolument chic et parfaitement facetté, navigue entre un départ lumineux et un fond plus sensuel et ténébreux. J’aime l’idée de porter un parfum cuiré aussi facilement et confortablement tant il est fluide, frais, pastellisé et presque solaire.

Et sur un homme, il vaut clairement le détour. Il est sans conservateurs ce qui ne gâche rien. Cette très jolie création hors-norme a déjà ses inconditionnel.l.e.s. On les comprend.