L'automne est arrivé en même temps que les maladies saisonnières. Alors que nos défenses immunitaires sont fragilisées par l'arrivée du froid, du mauvais temps et du difficile contrecoup de la rentrée, nous tombons plus régulièrement malade en cette fin d'année. 

Une fragilité qui nous démotive à maintenir une activité physique régulière. Pourtant, le sport est notre allié quand il s'agit de nous préserver des maux psychiques et physique. Mais lorsque nous attrapons rhume, gastro ou rhino, mieux vaut faire une pause sportive.

Et s'y remettre au bon moment, comme l'explique Mathieu Fafournoux.

Stopper son activité physique pendant la maladie 

“Faire de l’activité physique c’est bon pour la santé. Et lorsqu’il s’agit d’une activité régulière, cela diminue le risque de développer un certain nombre de maladies chroniques tels que les cancers”, relate l’INSERM. Mais lorsqu’on attrape un virus, mieux vaut s’abstenir d'entraînements. 

“Quand on a un rhume, on a l'habitude de dire qu’aller courir va nous faire du bien. Mais pas forcément. Lorsqu’on est malade, notre corps combat une inflammation, une infection, et il utilise déjà toute son énergie dans ce combat”, reprend Mathieu Fafournoux. 

Et laisser un temps son corps au repos nous permettra de nous remettre plus vite... et mieux. "Par exemple, si ce sont nos bronches qui sont fragilisées, cela va être contre-productif de faire du sport. La maladie pourra durer bien plus longtemps que prévu”, continue-t-il. 

Des études avaient même montré qu’une fois une certaine limite physique franchie, on devient pathologiquement plus vulnérable, précise le Washington Post. Leurs arguments ? Une étude de 1990, basée sur le marathon de Los Angeles de 1987 qui avait montré que “les coureurs peuvent connaître des risques accrus d'épisodes infectieux, pendant un entraînement intensif".

Comment savoir si je peux reprendre le sport ? 

Même sans courir le marathon, il est conseillé de tenir le sport à distance durant une maladie saisonnière. 

Car il est déjà difficile de reprendre le sport après une pause, en grande partie parce que “les bénéfices de l'entraînement sont réversibles dans une certaine mesure”, explique Ken Nosaka, professeur de sciences de l'exercice et du sport à l’Université Edith Cowan (Australie) à The Conversation

Mais alors, comment savoir si l'on peut revenir sur les pistes, après avoir été affaibli.e par la maladie ? D'abord, en écoutant son corps et son esprit : “dès qu’on a plus de symptômes, qu’on retrouve du tonus et de l’énergie, c’est feu vert”, reprend Mathieu Fafournoux. 

Une reprise à confirmer aussi avec un.e professionnel.le de santé. “Le mieux est de demander lors d’une consultation médicale, pour être bien sûr qu’on reprend sans faire de bêtise. Car seul, on peut minimiser les choses. Une consultation préalable sera utile”, ajoute-t-il.  

Covid-19, grippe ou gastro-entérite : tomber malade n’est pas anodin pour le corps. Et cela va logiquement influencer notre capacité à (bien) nous dépenser. “C’est important d'accepter que notre performance, après la maladie, ne revient pas tout de suite”, continue le coach. 

Les conseils pour s’y remettre en douceur 

Certains pré-requis sont donc à cocher pour reprendre le sport sans brusquer son corps. D'après Mathieu Fafournoux, le maitre mot est la gradation. 

“La reprise doit être progressive et adaptée à l’effort. Pour cela, on peut faire une activité douce comme de la marche ou du stretching. Si on est un coureur, on peut essayer un footing qui demande une endurance légère, à une petite allure où l'on peut discuter”, explique-t-il. 

Avant, petit à petit, de réaugmenter la durée et l’intensité de l’entraînement.

“Si vous n'avez pas fait d'exercice pendant deux semaines, par exemple, il vous faudra peut-être deux semaines pour retrouver votre forme. Si vous vous sentez épuisé après avoir fait de l'exercice, prenez un jour de repos supplémentaire avant de vous entraîner à nouveau”, avertit de son côté le professeur Ken Nosaka à The Conversation

Autre conseil : évaluer nos besoins nutritionnels. "Une reprise sportive peut être accompagnée d’un apport nutritionnel pour soutenir l’effort. Par exemple, si on a eu une gastro, en plus de s'hydrater, on peut faire une prise de sang pour voir si on n'est pas en carence”, détaille Mathieu Fafournoux. 

Finalement, la patience et l'écoute de soi sont essentielles. 

“Il ne faut pas griller d’étapes. On doit reprendre doucement car nos capacités de récupération seront réduites, on a combattu une maladie. C’est un processus progressif et attentif, on fait attention à notre état physique et on y va progressivement”, conclut le coach sportif.